Les petits Toits du Monde 2001-2018

atelier écriture

Les Petits Toits du Monde

rencontre d’écriture-s

 

La parole poétique s’enracine à l’origine du dire, à sa lucidité de puissance première et perpétuelle. Elle maintient ouverte, à l’avant de la langue de son époque, où presque tout est à l’état construit, l’aire initiale du langage, où presque tout est à construire.
Elle réduit la part de la langue, instituée, au profit de la parole, risquée.

Henri Maldiney

 

Week-end de Pentecôte 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018.

durant 18 ans, chaque année, 
trois jours de rencontres avec des poètes, des artistes, des éditeurs indépendants, en compagnie des libraires partenaires. 

des lectures, des expositions, des conversations à la table des débats, des ateliers proposés par les auteurs et artistes invités et partageant ainsi, avec qui est là, un peu de leur atelier intérieur. 

des rencontres, des grandes tablées sous l’auvent, des partages de toutes formes et tous liés et reliés à ce qui nous réunissait : la poésie, l’art, la littérature, faisant alors de nous une sorte de « communauté des solitaires », vivant une belle fraternité qui est aussi une belle sororité. 

cette joie d’être ensemble. 
à partager notre cœur du vivre.
au milieu de nulle part.
et d’y être chez soi.

 

Les Petits Toits du Monde doivent leur nom à notre désir de rendre hommage à 

  • l’Himalaya qui est, ainsi que son nom signifie en sanscrit, la mère des montagnes. le lieu où le ciel côtoie la terre, le lieu où les grands fleuves prennent sources, le lieu où habitent les dieux et les dernières neiges éternelles. un lieu intact et hors d’atteinte bourré d’imaginaire et de soleils brûlants. 
     
  • l’esprit des peuples nomades ne connait pas les frontières mais connait le nom des vents, il marche sur la terre, il donne corps au chant.
         il est l’esprit de l’étranger, de la langue étrangère.
         il est donc aussi l’esprit de la poésie.  


en Himalaya comme dans les déserts ou d’autres plaines, l’hospitalité est le geste spontané du nomade. 
nous voulions que ce geste soit le nôtre et qu’il en soit ainsi pour chacun.e de nos invités, pour chacun.e des lectrices et des lecteurs, pour tous les passionnés d’écriture qui venaient partager ce temps hors temps.

par ce texte « in memoriam » nous les remercions toutes et tous.

et puisque nous en sommes aux remerciements, du fond du cœur (nous voulons dire : profondément), nous voulons saluer toutes celles et tous ceux qui ont permis à cette aventure poétique d’avoir lieu :

en premier lieu notre Présidente Julia Billet, toujours à œuvrer, toujours à donner, toujours à épauler. toujours partout où il y a, où il y aurait « besoin »…  la généreuse… 

puis viennent, (ce n’est pas un ordre de valeur , c’est comme cela vient maintenant)

Erwan Sito, le créateur de l’espace poétique où se déroulait la rencontre, métamorphosant une « salle polyvalente » des campagnes en un lieu inédit et méconnaissable… le tout en 24 heures à peine… le même Erwan était également l’ingénieur du son, le maître des lumières, le bricoleur génial, le créateur dans toutes ses démesures… le partageur… 

Yannick Long, le cuisinier en chef, l’alchimiste, qui pour nous, a bien voulu se plier aux contraintes des repas végétariens et faire des prouesses…  le doux magicien…  et

Marine Vassort et Kanelle Populo, ses deux fidèles coéquipières, deux donneuses énergiques…, 
accompagnées par d’autres venus ici et là donner un coup de torchon en vaisselle, un coup de débarrassage en tablées, un coup d’épluchage de légumes, un coup de rangement le lundi soir lorsqu’il faut se quitter, etc., les fidèles lectrices et lecteurs des PTduMonde… des ami.e.s d’écriture… 

Patrick Jacques et Eric Cier, deux « hommes à tout bien faire », toujours prêts aux coups de main et aux sourires. les discrets… 

Nathalie de Carvalho et Manon Drumez à la buvette et à la tâche ardue de la vente des tickets repas (!), la gentillesse de l’accueil, le service à tous les étages du cœur, des anges gardiennes…  

Jean-Pierre Sintive, en amont, pour nous aider à préparer l’hommage que nous rendions chaque année à un poète disparu et sur place par sa présence. l’émouvant… 

l’équipe de la librairie La Carline pour la tenue active du salon du livre des auteurs invités et pour ses choix pertinents des autres livres proposés. les enthousiastes… 

et bien sûr,
chacun et chacune de nos invités artistes, poètes et éditeurs – 
sans eux, rien. 


les Petits Toits du Monde ont eu 18 ans, l’âge de la majorité, et se sont envolés.

pourquoi ? 

la raison est très simple, c’est la disparition pour partie (CNL et DRAC) et les diminutions drastiques pour l’autre part (Conseil Régional, Conseil Départemental) , des subventions qui ont fait que nous avons dû renoncer à poursuivre.

nous sommes très attachées à la notion de gratuité. nous ne pouvions envisager une rencontre « payante ». la poésie est hors de prix. 


maintenant,

à chacune, à chacun, de prendre le relais, d’inventer quelque chose, autre chose… 

un « grand rendez-vous naturel » comme l’a rêvé le poète Christian Dotremont pour ses amis peintres du mouvement COBRA ?

des petites formes ici et là ?

quelque chose qui se fabriquerait avec des poèmes et des bouts de ficelle et des poèmes.

 

En poésie, le collectif est une somme d’individus. Rien à voir avec une équipe de foot, un syndicat… Non, (…) 

Antoine Emaz