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atelier écriture

Février 2024


ce 1er février 2024,

 

des raisons de rester


M’être réveillé, déjà & que le faucon là-haut fasse peu de cas de
ses ailes.

avoir lu mes livres aux flammes de l’émeute.

avoir puisé mes mots les plus beaux au plus loin de moi & c’est
génial.

parce qu’un brin de seigle brun, multiplié par milliers, donne
un champ pourpre.

parce que la pagaille que j’ai semée je l’ai semée avec amour.

parce que pleurer, croyez-le ou non, a fait des merveilles.

la pluie d’été qui frappe les épaules nues de Peter.

parce que j’ai cessé de m’excuser pour me rendre visible.

parce que ce corps est ma dernière adresse.

parce que seule la musique rime avec la musique.

les mots qu’il me reste à utiliser : fléole des prés, pin de Jeffrey,
violonceller, outrecuisant, sémillante, brillance, vert de nuit,
amadoué, hydrodilué (le verbe), mordoré, étain,
lobotomie.

la grange en joie à l’orée de l’hiver.

le sifflet du train entendu par la fenêtre qu’on ouvre après un
cauchemar.

ma mère, devant son miroir, qui se met du rouge aux joues
avant de partir en chimio.

la neige précoce qui tombe d’un ciel limpide, rougissant.

comme appelée.


Ocean Vuong, le temps est une mère, Gallimard
(fragments choisis)

 

l’hiver encore nous tient et il y a peu la lune de la loutre blanchissait les nuits + le givre et la neige pas loin. un peu plus haut. 
là-bas. en montagne.
la neige comme un dépaysement.
et dans le dedans le pays d’une langue. un retour chez soi en passant par l’ailleurs.


c’est le propos peut-être de l’île haute


« le temps qui n’est que neige »


un lieu, un feu
où s’attisent les images, les figures
les regards et peut-être les voix
qui portent
à la re-présentation et au langage

un temps où s’équilibrent mémoire et création

de ce qui est en puissance rien n’est encore écrit
la couche de cire n’est pas encore gravée

« c’est ainsi qu’il n’est rien qu’on ne puisse attendre »

 

 

Ce Grand Atelier se déroulera du dimanche 10 mars soir au samedi 16 mars matin à Cervières dans le briançonnais, au pied du col d’Izoard. 

il reste quelques places, pour qui voudrait-pourrait… 

et / petit rappel des conditions matérielles, pour qui voudrait-pourrait /

Grand Atelier en pension complète / repas bios et végétariens cuisinés par nos soins 
Coût : 620€ (supplément de 10€/nuit en chambre individuelle) / arrhes de 310€ à verser à l’inscription, non remboursables si annulation moins de douze semaines avant le commencement de l’atelier
+ adhésion annuelle nécessaire : 20€
Groupe de 10 personnes maximum
Gare la plus proche : Briançon (on vient vous chercher et on vous raccompagnera…)

 


Le projet de Virginia Woolf n’est pas de déployer une œuvre monde et d’exprimer la totalité de l’expérience à travers tous les genres possibles. À d’autres les chatoiements goethéens d’une puissance égale en amplitude et en variété à la création tout entière. 
Elle reste dans les limites d’une voix singulière, mais elle régule ses efforts en s’y déplaçant.


Judith Schlanger, la lectrice est mortelle, Circé


marchant tout ce qu’il y avait de bleu dans le ciel
il se souvenait des bleus    bleus de brumes
fumées de terres    soudain le bleu comme
autrefois vers le milieu du fleuve
il marchait vers le bleu    au-dedans de lui le bleu et
plus loin l’endroit où brusquement cessait le bleu
le bleu et le contraire du bleu    de tous les bleus


Michèle Desbordes, Dans le temps qu’il marchait, Laurence Teper éditions

 

 

 

et, pour mémoire, voici
l’ensemble des Grands Ateliers de l’année

 

 

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